Retrouvez ci-dessous le communiqué de presse de votre avocat maître Antoine Régley suite à la publication des chiffres de la mortalité routière en France en 2022
Chiffres de la mortalité routière 2022
L’ONISR a publié les chiffres de la sécurité routière de 2022. La mortalité des cyclistes explose. Celle des usagers de trottinette triple.
D’autres chiffres, moins exploités par les médias, sont tout aussi inquiétants. Plus de 200 000 personnes ont été blessées.
L’Etat doit repenser sa politique de protection et s’adapter aux nouvelles mobilités en organisant un Grenelle de sécurité routière.
En 2022, la route a fait 3260 décès.
Parmi ceux-là, 244 cyclistes, 484 piétons et 34 trottinettistes. Une augmentation de 30% pour les premiers et de 300% pour les derniers.
Ces drames ne sont pas isolés. A ces morts s’ajoutent 236 000 blessés dont 16 000 qui rencontrent une situation de handicap. Ils sont les invisibles. Les oubliés. Ceux dont personne ne parle. Comme si seule la mort intéressait.
Depuis des années, l’Etat tente de réduire l’accidentologie. La répression est toujours plus grande : +153% de permis suspendus en 2022 et +15% de contrôles routiers.
Aujourd’hui, cette politique de prévention/répression est confrontée à de nouvelles réalités. La route accueille de plus en plus de cyclistes, piétons et trottinettistes. S’il faut toujours protéger les conducteurs, il convient désormais de s’intéresser à ceux que la carrosserie ne protège pas.
Dans les grandes villes, les pistes cyclables sont devenues des couloirs de la mort.
Plusieurs maires ont effectué d’importants travaux, au coût exorbitant, pour protéger les cyclistes. Le constat d’échec est criant. Certaines signalisations créent plus de danger que de protection. Feux décalés, cédez-le passage incompréhensible, piste à double sens… Il faut avoir emprunté certains grands boulevards parisiens, lillois ou lyonnais pour comprendre que le mieux est l’ennemi du bien.
La protection de ces personnes vulnérables doit être une priorité. Elle passe par des mesures claires :
Créer de vraies bordures, de véritables séparations qui empêchent les voitures de mordre sur la voie ;
Mettre en place de signalisations simplifiées. Mettre fin au capharnaüm des signalisations contradictoires ;
Rendre les passages piétons réfléchissants. Plus visibles en tous cas ;
Réprimer plus sévèrement les stationnements très gênants aux abords des passages piétons et des écoles. Sanctionner plus durement les écarts. Qu’ils soient faits par les véhicules à moteur ou les autres.
Imposer le port d’équipement vraiment sécures. A l’instar des motards, il faut imposer le port obligatoire de vrais équipements qui sécurisent la tête et le dos notamment. La prévention des traumatismes crâniens et atteintes à la moelle épinière ne doit plus être négociable.
L’heure n’est plus à la stigmatisation et à la lâcheté. Tout le monde a sa part de sa responsabilité. Les cyclistes et les trottinettistes énervent les automobilistes ? Créons-leur de vrais espaces sécures. Donnons-leur plus de sécurité.
Ne rien faire expose les usagers de la mobilité douce à la mort ou au handicap. Cela pousse également les assureurs à envisager des augmentations de cotisations de responsabilité civile. Il n’y a qu’un pas à franchir pour que les assurances considèrent que courir ou faire du vélo en ville devient un sport à risque.
La République doit protéger chacun de ses enfants. Il est contradictoire d’encourager les mobilités douces et de rien faire pour les protéger.
Au lieu de pérorer sur la baisse de la mortalité depuis 40 ans, l’Etat doit prendre ses responsabilités. Et organiser un grand débat ou un Grenelle de la sécurité routière.