Retrouvez ci-dessous l'autre communiqué de presse de votre avocat maître Antoine Régley suite à la publication des chiffres de la mortalité routière en France en 2022 et à l'augmentation de la mortalité des cyclistes.
Chiffres de la mortalité routière 2022 :
Hausse de 20% de mortalité des cyclistes
Les chiffres de la mortalité routière en France en 2022 de l’ONISR sont tombés : le bilan global de la mortalité est à la hausse. La mortalité des cyclistes explose. Celle des usages de trottinettes triple. Les pistes cyclables deviennent de véritables couloirs de la mort.
Un « grenelle des mobilités douces » est nécessaire pour protéger les plus fragiles.
La répression des usagers est l’axe principal utilisé par l’Etat pour faire baisser la mortalité routière. Cette politique a fait ses preuves pendant de nombreuses années. Et nul doute que la peur du gendarme empêche les chiffres de repartir à la hausse.
Cependant, cette volonté répressive trouve ses limites. Les chiffres stagnent.
Pire, ils augmentent de manière très inquiétante pour les usagers de vélo ou trottinettes, véhicules désignés comme de « mobilité douce ». Ils sont même encore plus importants puisque nul ne parle des cyclistes victimes de grave accidents devenus lourdement handicapés.
Critiquer les comportements de ces usagers soulagera nombre d’automobilistes, motards ou piétons. Mais cela ne réglera pas le problème. Lorsque le nombre de décès explose, il convient de résoudre et prévenir plutôt que de stigmatiser. Cela n’empêche pas de dénoncer certaines attitudes.
Aujourd’hui, dans les grandes villes, les pistes cyclables sont devenues des couloirs de la mort.
Les cyclistes s’y sentent protégés. Il n’en est rien. Le fait de peindre un couloir sur la route protège-t-il les cyclistes ? Non. Pire, certaines signalisations sont incompréhensibles. Feux décalés, cédez-le passage incompréhensible, piste à double sens… Il faut avoir emprunté certains grands boulevards parisiens, lillois ou lyonnais pour comprendre que le mieux et l’ennemi du bien.
La protection de ces personnes doit être une priorité.
Cela passe par la création de vraies bordures, qui empêchent les voitures de mordre sur la voie. Les coups de peinture ne suffisent plus.
Cela passe par une signalisation beaucoup plus simple.
Cela passe par la nécessité d’imposer des équipements plus sécures aux usagers. Évidemment, il est cher et contraignant d’avoir un casque digne de ce nom et des protections dorsales. Mais si cela permet de sauver des vies ? De quoi ces usagers meurent-ils ? De traumatismes crâniens graves. D’hémorragies crâniennes ou généralisées. Le port obligatoire d’un casque bien plus solide pourrait sauver nombre de vie. Combien de décès ont été évités par la ceinture de sécurité ou par un « vrai » casque pour les motards ? Combien de colonnes vertébrales sauvées grâce à une coque dorsale ?
Il ne sert à rien de stigmatiser. Il convient de protéger.
A ne pas appliquer de vraies mesures protectrices, les assureurs finiront par considérer que la pratique du cyclisme est un sport à risque. Ils demanderont alors une hausse très importante des cotisations de responsabilité civile. C’est d’autant plus vrai que la loi Badinter permet aux cyclistes d’être indemnisés en totalité, même en cas de faute, sauf cas exceptionnel.
La République doit protéger chacun de ses enfants. Il est contradictoire d’encourager les mobilités douces et de rien faire pour les protéger. Pire, les municipalités créent le chaos. Il faut tout mettre à plat. En écoutant toutes les sensibilités.
Ne pas le faire reviendrait à laisser ces usagers, libres d’adopter les moyens de transport souhaités, exposés à la mort. Stigmatiser leur comportement – certains doivent être dénoncés -, revient à culpabiliser ceux qui ont trouvé la mort ou ont rencontré le handicap.
Au lieu de pérorer, l’Etat doit prendre ses responsabilités.
Mettons fin aux couloirs de la mort. Protégeons la vie.